La Mise en scène forcée

de Merlin Vervaet 

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Dorimène : Imaginons que je suis une sans-papier.

Le Metteur en scène : Une sans-papier ?

Dorimène : Oui, une femme forcée de quitter son pays à cause de la guerre.

Assistante : Quel rapport avec le mariage ?

Dorimène : Comme je suis illégale dans le pays, ma seule chance de rester sur le territoire est de me marier. Me marier avec Sganarelle. Même si je ne l’aime pas.

Geronimo : C’est brillant !

Dorimène : Et je dois me marier ce soir sinon, je serai expulsée au lever du soleil.

Geronimo : De la tension dramatique.

Sganarelle : C’est une belle histoire.

Metteur en scène : Oui mais ce n’est plus Molière.Geronimo : 

Ça y ressemble quand même.

Metteur en scène : Bof.

Dorimène : Essayons, non ?

Metteur en scène : OK...

Assistante : Bon, en place. Sganarelle, tu croises Dorimène dans la rue.

(Tout le monde se met en place.)

Dorimène : Tiens, qui voilà !

Sganarelle : Ma future épouse.

Dorimène : Mon futur époux.

Sganarelle : Je suis heureux de te croiser ici, par hasard. Je pensais justement à la chance que j’avais d’être bientôt marié à une si belle personne.

Dorimène : Ah, ça.

Sganarelle : Je pense constamment à ton nez.

Dorimène : À mon nez ?

Sganarelle : Oui ton nez si mignon.

Dorimène : Ah.

Sganarelle : Ta bouche.

Dorimène : Ah.

Sganarelle : Tes mains.

Dorimène : Ah.

Sganarelle : J’attends avec impatience notre mariage ce soir pour pouvoir en n te contempler quand je le souhaite.

Dorimène : Moi aussi, j’attends avec impatience ce soir.

Sganarelle : Yes !

Dorimène : Par contre, je me dis que comme nous aurons une grande maison, nous pourrions peut-être faire chambre à part ?

Sganarelle : Ah. 

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