"Grâce aux jeunes d’origines et de langues si diverses le monde paraît plus vaste" : interview avec Laurent Van Wetter

Auteur et comédien belge, Laurent Van Wetter fait partie de l’aventure 10 SUR 10 depuis le tout début. Il a non seulement écrit pour le tome 1 de la collection mais a également participé à la première résidence, organisée à Ryn pour l’écriture du tome 2 dans lequel figure sa pièce "L’été de nouveau" et à la résidence consacrée à Molière qui a donné naissance à "Les Femmes savantes ou Debout, les carottes ! Comédie végétarienne en trois actes".

Compagnon de la première heure donc, il trouve toujours le temps entre deux plateaux, trois pièces, de nous rejoindre à Poznań, Stara Zagora, Erevan, ou encore Tunis pour rencontrer les jeunes interprètes, sillonner avec nous les Etats-Unis pour y former les professeurs, sauter dans l’avion pour nous retrouver au festival à Brasilia...

Pourrais-tu raconter comment a commencé ton histoire avec 10 SUR 10 ? 

J’ai rencontré Jan alors qu’il était encore étudiant à l’Université de Poznań. Passionné par le théâtre et la langue française, les projets se bousculaient déjà dans sa tête : des cours de français par le théâtre, des traductions, une maison d’édition… Puis Iris l’a rejoint et ensemble, ils ont créé des ateliers de théâtre pour lycéens et un festival pour étudiants, auquel j’ai eu la chance d’être invité. Le programme 10 SUR 10 est l’aboutissement de ces années de pratique et de recherches et ils m'ont gentiment demandé d’y participer. Peut-être parce qu’un auteur qui aime la vodka est tout indiqué pour venir en Pologne ?   

 Quels pays as-tu vu en cette période ? 

Beaucoup : Pologne, Bulgarie, Macédoine, Roumanie, Arménie, Tunisie, USA, Brésil, Sénégal… Reste l’Asie du Sud-Est et l’Océanie. Ma valise est prête. 

Si c'est la même valise depuis le début elle doit être déjà très usée car cela fait plusieurs années... :) 

D'où vient cet engagement infaillible de ta part dans le projet qui s'adresse essentiellement aux jeunes non francophones ? 

L’équipe de 10 SUR 10 a un tel enthousiasme qu’ils embarqueraient n’importe quel artiste, même pour faire du théâtre avec des phoques sur la banquise. Il était donc inutile de résister. Et je ne regrette rien : les jeunes que j’ai vus sur scène sont incomparablement plus talentueux que les animaux précités, et ils m’ont ému plus d’une fois. 

Beaucoup de jeunes disent que le projet les a beaucoup changés. Est-ce qu’il a changé quelque chose en toi ? 

Il a changé mon regard sur l’Europe de l’Est. J’ai grandi à l’époque du Mur, au-delà duquel tout nous paraissait gris et froid. Et depuis lors, j’y ai découvert des couleurs, de l’humour et une chaleur immense. Il a également stimulé mon envie d’écrire. Ecrire pour des jeunes d’origines et de langues si diverses recule les frontières de la francophonie. Grâce à eux, le monde me paraît plus vaste. 

Et dans cette vaste histoire de tes participations au programme 10 SUR 10, quel est ton meilleur souvenir, une anecdote, quelque chose qui t'a impressionné? 

Lors d’un festival à Poznań, j’ai vu une pièce particulièrement bien jouée par de très jeunes lycéens. Ils étaient drôles, fort à l’aise et avaient un très bon accent français. Et quand j’ai été les féliciter pour leur prestation, je me suis rendu compte qu’ils comprenaient à peine ce que je disais. Leur professeur s’est excusée en disant qu’ils n’apprenaient le français que depuis 6 mois… J’en étais tellement ébahi que j’ai balbutié quelques trucs idiots, et vraiment incompréhensibles pour le coup.

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