Mes coups de cœur du Tome 2 : épreuves de l’adolescence et société des insectes

Bien souvent, en amont des festivals ou lors des accompagnement professionnels que nous effectuons en classe aux côtés des professeurs, l’on me demande conseil sur la pièce à monter. Celle qui correspond le mieux au niveau de langue, au nombre d’élèves, etc. Aujourd’hui, je voudrais vous faire découvrir, sans la moindre considération technique, deux pièces du tome 2 qui m’ont particulièrement touchées. 

« Les pieds au bord du vide » de Céline de Bo

Chacal, le chef de la bande, a frappé François. À mort. Il va être jugé comme meurtrier. Pourtant, le frapper autant, c’est François qui lui avait demandé. 

 

L’autrice nous plonge dans l’histoire d’un groupe d’adolescents qui vivent (très) douloureusement leurs problèmes personnels. La narration est assurée par un chœur qui nous raconte ce qui s’est passé, les membres de la bande intervenant en direct, comme dans un flash back. 

 

Deux éléments nous plongent dans la tension dramatique dès les premières lignes : 

- Le nom des personnages : Le Chacal, François, Le biscuit chinois, Tony Djoufo, Celle qui ne dit jamais rien… Les prénoms de chacun portent déjà leurs identités.

- L’ouverture de la pièce sur un « Chant du vide » : « Nos corps aux contours vagues comme le futur qui nous attend/Nos poumons gonflés de fumée de cigarettes et de shit/ Nos organes aux couleurs de nos fastfoods préférés» : l’ambiance est posée, la pièce sera engagée, dure, forte en émotions.

 

Tout au long de la pièce, le chœur raconte, interrompu (et interrompant) les personnages qui vivent l’action. Ce qui donne aux interprètes comme au public deux points de vue :  celui du direct, vivant et assimilé comme la vérité. Celui du chœur qui permet analyse et distance. 

Les personnages ne parlent pas beaucoup, utilisent des phrases courtes, mais chaque mot prononcé a du sens, un poids dans la trame et fait avancer l’action. Le chœur aussi utilise des phrases brèves et bien césurées, ce qui peut lui permettre d’être facilement interprété par plusieurs élèves, chacun prenant « sa » phrase dans la réplique. 

 

Petit à petit l’histoire se déroule, se déploie sous nos yeux. Petit à petit toutes les personnalités se dessinent, prennent vie. Et doucement, sans s’en rendre compte, l’on est touché, l’on comprend la colère, l’on compatit à la douleur de tous et en particulier de ces deux garçons qui n’ont pas trouvé d’autre issue que la mort. Consentie.

 

Une histoire forte, émouvante, aux accents de tragédie.

Je conseille vivement cette pièce aux jeunes : elle permet de traiter certains sujets durs directement, sans embellir les choses. 

« Le bal des mandibules » de Camille Rebetez 

 

Quand Cacahuète le Ver à Soie est aux prises avec Albertine La Guêpe, il lui demande… De lui laisser jusqu’au lendemain. Pour grossir. Voir. Rencontrer. Etre prêt à mourir. 

 

Vous n’avez pas encore lu cette pièce ? Il est encore temps de vous rattraper ! 

Comment faire la micro-analyse les relations dans la société humaine ? À l’exemple du monde des insectes peut-être ? Camille le fait avec brio. Et avec l’humour un tantinet noir et décalé propre à nombre de ses textes. 

 

Guêpes, mante-religieuses, mouches, cafards, lucioles et autres hannetons sont les personnages d’une succession de courtes scènes où ils vont vivre l’amour, la trahison, les mensonges, la confiance, l’hypocrisie, l’amitié et beaucoup d’autres états. Tout comme les humains. Un monde que Cacahuète le Ver à Soie va parcourir, à la manière d’un Candide insecte, avant de revenir vers son bourreau… qui va le mettre à mort ? L’épargner ? Vous le saurez en le lisant ! 

 

L’essentiel cependant n’est pas dans la chute mais bien dans cette succession de scènes à la fois documentées (Camille connaît les insectes !) précises dans le dessin d’une personnalité pour chacun et surtout très drôles. 

Petit exemple de « perle » dans une scène d’amour entre mante-religieuses :

Monsieur Mante : Jure-moi que tu m’aimeras toute la vie ! 

Madame Mante : Je t’aimerai jusqu’à ta mort.

Monsieur Mante : Tu vas me faire perdre la tête. 

 

En plus de la saveur même du texte, son originalité, l’intérêt réside aussi dans le fait que les jeunes vont beaucoup s’amuser en jouant les insectes. En particulier si un véritable travail corporel est mis en place afin de caractériser chaque insecte, en fonction de sa réalité biologique et de la personnalité que lui confère le texte. 

 

Des précisions, des conseils ? Ecrivez-moi !

La prochaine fois, je vous parlerai de mes coups de cœur Tome 3 : si vous souhaitez aussi partager vos expériences et préférences, n’hésitez pas à me le dire dans les commentaires.

 

À très vite !

Katia Shahoika

Développement et communication 

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